L'Université de Toulouse perd son label IDEX

TOULOUSE – IDEX – Dans son communiqué du 29 avril 2016 et conformément à l’avis du jury international IDEX, le Premier ministre, Manuel Valls, a décidé de mettre fin au dispositif de l’Initiative d’excellence de l’Université de Toulouse. Cette décision implique le retrait du label IDEX ainsi que la dotation accordée pour le projet.

Les IDEX, appelés Initiatives d’excellence, font  partie des investissements d’avenir, des programmes destinés à créer en France des ensembles pluridisciplinaires d’enseignement supérieur et de recherche reconnus au niveau mondial offrant un impact scientifique de tout premier plan. Le projet d’IDEX UNITI du PRES Université de Toulouse avait été retenu au titre de la deuxième vague des initiatives d’excellence en février 2012. Comme le mentionnait la Cour des comptes dans ses observations du 23 mai 2013, ce projet provoquait déjà certains désaccords en terme d’organisation et de gouvernance au sein de la communauté universitaire.

Au terme d’une période probatoire de 4 ans, le jury international IDEX, présidé par Jean-Marc Rapp, président honoraire de l’association européenne des universités, a donc rendu un avis négatif pour l’IDEX de l’Université de Toulouse. Ce dernier a notamment estimé que « l’objectif IDEX est impossible à atteindre sans une dynamique toute nouvelle et des mesures de rupture ». Le jury a aussi constaté qu’il n’était pas possible d’observer « une adhésion des acteurs à une démarche de transformation conduisant à une université de recherche intégrée, visible au plan international et reconnue comme telle. »

Le projet de l’@Univ_Toulouse ne ressemble plus à une #idex, selon le jury international (exclu @AEFsuprecherche)

— AEFsuprecherche (@AEFsuprecherche) 4 mai 2016

Ce refus fait donc suite à à une période d’évaluation probatoire durant laquelle les établissements d’enseignement supérieur et de recherche toulousains devaient fournir des preuves sur la crédibilité de leur projet en vue de constituer une université de recherche de rayonnement mondial avec un impact scientifique de premier plan. Le jury a ainsi souligné « la difficulté de réussir, dès la première tentative et sur une période brève, le processus de transformation visant à la constitution d’une université de recherche ».

Cette décision implique donc la perte du label IDEX ainsi que l’arrêt de la dotation attribuée au projet. L’Université de Toulouse perd ainsi les intérêts générés par la dotation soit 25 millions d’euros par an, ce qui représente un manque à gagner non négligeable pour la communauté universitaire toulousaine, ainsi que pour les emplois générés autour de ce projet.

Arrêt IDEX @Univ_Toulouse ce st des emplois en moins, des projets scient. arrêtés, une image écornée et une dynamique fédérative à repenser

— Joël Echevarria (@etxe31) 2 mai 2016

Nous ne pouvons pas devenir la seule région sans #IDEX avec deux prestigieuses universités #Montpellier #Toulouse https://t.co/ZjcgsaCvqZ

— saurel philippe (@saurel2014) 3 mai 2016

Marie-France Barthet, présidente de l’Université de Toulouse, a déclaré que cette décision lui paraissait « totalement incompréhensible et absurde ». Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, a exprimé sa « profonde déception » en estimant que cette exclusion sanctionnait « le manque d’ambition des acteurs universitaires toulousains ». Philippe Saurel, qui s’était aussi vu refuser l’attribution de l’IDEX pour Montpellier au mois de janvier, a quant à lui demandé une réunion de crise à Carole Delga.